"du bon usage de la métaphore"
Ce procédé poétique semblerait-il réservé aux amateurs de belles images, aux passionnés de virages pris trop largement se perdant dans des courbes vaporeuses et croyant encore aux puissances allégoriques du romantisme ?Le mot lui-même pourrait bien faire froncer les sourcils de toute personne attachée à résoudre ses préoccupations quotidiennes par des solutions matérielles, tangibles, mesurables et objectives.
Au delà de ces clichés un peu dépassés, les musiciens du Quatuor Annesci croient fermement aux vertus d’un partage d’expérience faisant appel à l’imaginaire, à la transposition libre, à la sensibilité et à la curiosité légère.
Depuis plus de quinze ans, ils interviennent en entreprise dans des formations touchant au management et au travail d’équipe. Ce long temps de pratique les a confortés dans la pertinence de l’utilisation de la métaphore.
Ce chemin parallèle leur a tout d’abord été « imposé » par le simple exercice de leur profession : être musicien est déjà en soi perçu par la plupart des personnes évoluant en entreprise comme une étrangeté, une sorte de dilettantisme sophistiqué.
Or très curieusement, ce décalage professionnel ouvre de larges portes de curiosité et d’attentes.
Ensuite, cette « brèche culturelle » étant ouverte, les musiciens partageant leur quotidien, leur maillage relationnel et leur quête artistique ne parleront que d’égal à égal avec leurs auditeurs, sans jamais évoquer des données techniques de la musique ni aborder les thèmes chers à l’entreprise en direct.
Et c’est là que se passe le grand « miracle » de la métaphore : raconter, partager finement des sujets de plus en plus subtils et laisser l’échange franchir une passerelle invisible construite de sensibilité, d’émotion, d’attachement et de frisson.
Le temps œuvre ensuite dans les esprits, laisse infuser ce qui a été entendu, touche profondément les cœurs et laisse une forte trace en chacun.
Il a très souvent été relaté aux musiciens que quelque chose de spécial, d’unique s’était produit comme par un étrange coup de baguette magique et que l’impact « formation » était puissant, prégnant et plus profond que lors de séminaires plus formels, plus théoriques.
Le Quatuor Annesci aime ainsi provoquer des résonances, offrir un retour sur soi, une réflexion (celle d’un miroir) et laisser la liberté à chacun d’emporter avec lui ce qui lui est essentiel.
La métaphore comme vecteur d’apprentissage se vit à la hauteur de la sensibilité émotionnelle de chaque personne, à l’aune de son ouverture d’esprit et touche toujours juste.
